Respectivement achetées auprès des galeries Louvois à Paris, Carlo Virgilio à Rome et - déjà - Antonacci Lapiccirella Fine Art, Achille condamné à céder son esclave Briséis au roi Agamemnon , Pâris enfant confié aux bergers du Mont Ida et Horatius Coclès défend l’accès au pont du Tibre contre les Étrusques (ill. 4), illustrent un sujet de prédilection de l’artiste, l’histoire antique grecque et romaine, source intarissable d’exempla virtutis éloquemment mis en scène. Longue feuille panoramique, la seconde est à rapprocher de l’une des premières commandes importantes qui fut confiée à l’artiste, le plafond octogonal de la Chambre d’Hélène et Pâris qu’il exécuta à la Villa Borghese en 1796 afin de remplacer le décor initialement conçu par l’écossais Gavin Halminton. Autre grand format, l’impétueux troisième dessin est une étude préparatoire pour un tableau - non localisé - qui lui fut commandé vers 1810 par le secrétaire d’État Manuel Godoy alors exilé à Rome aux côtés du couple royal espagnol Charles IV et Marie-Louise de Bourbon-Parme.
- 4. Vincenzo Camuccini (1771-1844)
Horatius Coclès défend l’accès au pont du Tibre contre les Étrusques, vers 1810-15
Crayon - 54,5 x 80 cm
Hambourg, Kunsthalle
Photo : Antonacci Lapiccirella Fine Art - Voir l´image dans sa page
Lié au portrait à l’huile de Marie-Louise de Bourbon peint par Camuccini en 1817 et aujourd’hui conservé à la Galleria d’arte moderna du Palazzo Pitti à Florence, la nouvelle feuille (ill. 1) dont se dote la Kunsthalle de Hambourg illustre un autre pan de l’œuvre de l’artiste loin de se réduire aux seules compositions historiques. Très soigné, le dessin au crayon pourrait avoir été exécuté après que la toile fut achevée afin d’en conserver le souvenir, en octobre 1817, juste avant que la souveraine ne quitte Rome pour le duché de Lucques qui lui fut attribué après la chute de Napoléon. Archétype féminin davidien, le modèle est représenté assis de trois quart les jambes étendues dans un sobre intérieur palatial. Une formule plusieurs fois retenue par l’artiste, en témoignent les portraits de Klementyna Ostrowska née Sanguszko du musée polonais de Tarnów ou de la duchesse Lucia Migliaccio du Museo Duca di Martina de la Villa Floridiana à Naples.